La pharmacopée marocaine traditionnelle

Ouvrage épuisé

Médecine arabe ancienne et savoirs populaires par Jamal Bellakhdar

Préface de Jean-Marie Pelt

Lorsqu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle… Jamal Bellakhdar donne à cette réflexion une saisissante actualité. Mais ce n’est plus cette fois une bibliothèque qui brûle, c’est bien au contraire ici une bibliothèque qui est reconstituée à partir du savoir de plus de 200 tradipraticiens et 450 informateurs divers rencontrés au cours d’une enquête minutieuse menée pendant vingt années sur l’ensemble du territoire marocain. Ainsi est réalisée pour la première fois une synthèse extrêmement complète de la pharmacopée marocaine traditionnelle.

A tous égards ce travail est exemplaire. Exemplaire par son ampleur d’abord. Car nous ne disposons actuellement que d’un nombre très limité de documents proposant des synthèses aussi complètes portant sur un pays entier. Le Maroc, il est vrai, présente une grande unité socioculturelle et ses traditions thérapeutiques sont pour l’essentiel fondées sur les apports de la médecine arabo-islamique, relayant elle-même pour une bonne part le savoir scientifique de la Grèce antique. Jamal Bellakhdar a donc pu se référer à des ouvrages rédigés en arabe par divers auteurs, dont certains encore très peu connus et jamais étudiés à ce jour par des scientifiques contemporains. Toutefois le savoir accumulé par ces savants arabes à partir des traditions populaires de leur époque ne constitue pas la totalité de la pharmacopée marocaine. Jamal Bellakhdar a en effet noté que 22 des drogues répertoriées ne figurent dans aucune des sources écrites disponibles. Preuve que ces pharmacopées traditionnelles sont en constante évolution, même s’il convient de constater et de cause par la modernité et par la progression de la médecine occidentale actuelle…