Description :

Trop rapidement qualifiée de « médecine douce » ou réduite à l’acupuncture, la médecine chinoise demeure très mal connue. L’auteur souligne qu’il n’y a pas « une » mais « des » médecines chinoises et que les premiers fondements de cet ensemble de pratiques médicales remontent au II° siècle avant notre ère. Pendant 1500 ans, la médecine du Yin et du Yang, celle des lettrés, d’origine métaphysique, va évoluer indépendamment de la pharmacologie, aussi riche quant à elle que si elle avait exploré tous les cantons de la nature, avant de s’en rapprocher à la faveur d’un nouveau contexte politico-culturel. Puis l’ère maoïste crée, de toutes pièces, le concept de « médecine chinoise traditionnelle » dans le but de faire entrer cette histoire dans un cadre proprement scientifique. Ce souci a tendu à faire passer au second plan que c’est toujours à partir de causes extra-médicales que la Chine a élaboré l’essentiel de ses pratiques de soin, plus que jamais d’actualité. Le mérite de l’auteur est bien de puiser directement aux sources historiques et dans les recherches le plus récentes, démarche qui donne à cet ouvrage un caractère hautement inédit.

Le professeur P.U. Unschuld est directeur de l’Institut de l’Histoire de la Médecine de l’université de Munich. En Chine, il est consultant honoraire de la bibliothèque de l’Académie de médecine chinoise traditionnelle, à Pékin. Il est aussi, à Shanghai, membre du Groupe international pour les questions éthiques, législatives et sociales du Projet national de la Chine sur le génome humain.

bMontpellier, Eds Indigènes, 2001, 131 p./b