Nocebo. La toxicité symbolique
- 2010 - 231 pages - 1 Volumes
- Auteurs : Pascal Maire et Rémy Boussageon (eds)
- Edition : Jacques André Editeur
- Collection : Theriaka, remèdes et rationalités
- Langues : Français
- Mot-clés : Anthropologie médicale, Médicaments
Description :
S’il semble aisé d’interroger le placebo, ausculter les phénomènes nocebo apparaît de prime abord comme une mission impossible : interroger nocebo ne risque-t-il pas de redonner quelque vigueur à la pensée magique dans une biomédecine rationnelle ? Dans l’impossibilité de séparer psychisme et corporéité tout en relevant leurs inextricables relations, ne relève-t-il pas une métaphysique / ananachronique ?
Les différents éclairages (historique, littéraire, médical, pharmacologique, philosophique, psychologique) de cet ouvrage permettent de souligner ombres et lumières du pharmakon (remède et poison), ainsi que les relations entre effets réels et subjectifs, des phrases de mise au point à celles d’utilisation du médicament en pratique médicale, et ses inéluctables conséquences.
Quelquefois dangereusement aux marges des savoirs reconnus, ce livre est un ensemble d’essais pour tenter de cerner l’insaisissable. Treize chapitres sont regroupés en trois parties : Corps à corps: les mots, la mort, les maux pour les approches historiques et épistémologiques, la seconde En finir avec l’effet nocebo en biomédecine?explore les aspects pharmacologiques et médicaux ; les contributions de la dernière partie D’autres regards, d’autres perspectives renouent avec les approches phénoménologiques.
Faut-il voir dans le nocebo une maladie d’emprunt ? Toujours en souffrance, dépossédé de sa maladie par les efforts thérapeutiques notamment ceux de la biomédecine, l’individu tenterait une nouvelle subjectivation? Faut-il percevoir le phénomène nocebo comme symptôme d’une attente répudiée et ainsi maltraitée ? Ne nous force-t-il pas à reconsidérer le paradigme de la rupture radicale classique, à nous situer par delà et culture ?
Les quatorze auteurs d’horizons très différents proposent tout d’abord des ancrages historiques : ainsi le psychopharmacologue clinicien (Jean-Jacques Aulas), l’épistémologue du remède (Pascal Maire) ; puis le relecteur de la tradition alchimique (Alain Vaille) élargit les interrogations de praticiens internistes et généralistes (Alain Moreau, Rémy Boussageon), de psychomotriciens (Anne-Cécile Noel Hinojosa, Bastien Morin), de préparateurs industriels et dispensateurs hospitaliers du médicament (Corinne Mure, Laurent Bourguignon, Frédéric Pasquier) ; les dernières interrogations sont celles d’une thérapeute hors norme (Mariane Shaw), de phénoménologistes (Dorel Bucur, Franck Perret-Gentil) et d’un philosophe de l’ultime (Denis Cettour).