Description :

Plutôt que de réduire la croyance à une attitude propositionnelle, autrement dit langagière, du type « je crois que X… », réservée à l’humain, on conçoit ici la croyance comme une modalité comportementale présente chez tous les animaux. Sa fonction adaptative est de leur permettre de tisser des liens de confiance durables avec certaines composantes de leur environnement : en se familiarisant avec elles, ils les apprivoisent et en font leur monde propre. L’attachement à un domaine vital spécifique, la participation, pour les espèces sociales, à la vie d’une communauté, l’appartenance pour les humains à une tradition socioculturelle représentent les principaux aspects que peut prendre le comportement de croyance. Sans le bénéfice affectif sécurisant de la croyance, les animaux seraient en permanence exposés aux aléas de l’environnement et, en conséquence, à des stress chroniques qui mettraient en danger leur survie et leur reproduction. La croyance apparaît, dans cette perspective, comme la forme native de la relation des vivants avec leur monde. La vie doit inspirer confiance (Nietzsche)