Chargée de collecter les données de terrain auprès des sages-femmes traditionnelles dans le cadre du projet « Médecine traditionnelle et Herboristerie » (Unidad de Medicina Tradicional e Herbolaria, dirigée par Xavier Lozoya et Carlos Zolla) puis intégrée à l’équipe du Jardin Ethnobotanique de Cuernavaca dans le projet de Margarita Avilés, voilà une trentaine d’années que nous suivons les sages-femmes dans leurs pratiques thérapeutiques quotidiennes, témoins des changements au fil du temps et de l’évolution de ces pratiques en fonction du contexte local et global.

Héritières actives d’une connaissance et d’un savoir-faire relatifs à la santé reproductive, les sages-femmes traditionnelles détiennent la double fonction d’accompagner la femme dans les cycles de la vie et d’être garantes de la pérennité de leurs pratiques culturelles par leur transmission.

Les sages-femmes représentent le groupe de thérapeutes numériquement le plus important en nombre au Mexique, douze mille environ et, pour l’Etat de Morelos, aux alentours de neuf cents. Vocation révélée souvent précocement, leurs connaissances sont transmises par un ascendant, sage-femme, herboriste, guérisseur, consolidée par un apprentissage clinique auprès d’un autre thérapeute, dans certains cas par un médecin. Massages, bains, diètes et plantes médicinales constituent leurs principales ressources thérapeutiques.

Mots-clés : savoirs thérapeutiques traditionnels, Mésoamérique, sages-femmes, santé reproductive, pharmacopée mexicaine, bains, massages, concept chaud/froid