Description

M. Thomas, J.-C. Desfontis, I. Guinobert, C. Faivre, Y. Mallem

La fourbure est une maladie très fréquente chez les équidés qui se révèle rapidement grave. Sa prise en charge inclut l’usage de médicaments conventionnels et parfois des thérapies non conventionnelles dont la phytothérapie. Des traitements par des mélanges de plantes incluant le Ginkgo biloba ou la vigne rouge sont tentés sur le terrain de manière empirique, mais peu de données clinique et/ou expérimentale prouvant leur intérêt sont disponibles à ce jour.

Le travail présenté ici explore les effets vasorelaxant et antioxydant d’extraits de Ginkgo biloba et de vigne rouge sur des veines digitées isolées provenant de chevaux sains. Les résultats obtenus montrent que l’extrait de vigne rouge exerce un effet vasorelaxant dépendant de l’endothélium et médié par le monoxyde d’azote. Pour l’extrait de Ginkgo biloba, un effet vasorelaxant a été mis en évidence mais l’implication du monoxyde d’azote endothélial n’a pas pu être observée dans notre travail. Une action antioxydante lors de l’application d’un stress oxydatif par génération d’anions superoxydes a été constatée pour les deux extraits de plante testés. Ces effets observés ex vivo semblent prometteurs pour la gestion de la fourbure équine. En effet, la vigne rouge et le Ginkgo biloba pourraient toutes deux apporter de nouvelles solutions au traitement de la fourbure équine, en permettant notamment de maintenir la perfusion podale et/ou de limiter les lésions tissulaires par leurs actions vasorelaxante et antioxydante. Néanmoins avant de pouvoir affirmer leur utilité dans le cadre pratique, il est nécessaire d’évaluer de manière plus approfondie leurs propriétés pharmacocinétiques ainsi que leur valence bénéfice – risque chez des animaux cliniquement fourbus.