Description
Une pharmacopée créole née des influences amérindiennes, européennes, africaines et indiennes
Emy Njoh Ellong
La Martinique appartient à un des 34 points chauds (hot spot) de la biodiversité mondiale. L’île possède plus de 1500 espèces végétales endémiques mais a déjà perdu au moins 70 % des espèces présentes dans leur état originel. Cette richesse endogène est utilisée depuis plusieurs centaines d’années par les populations. L’utilisation des plantes médicinales a même aujourd’hui un caractère culturel. Certaines plantes sont fortement ancrées dans les habitudes alimentaires et les remèdes traditionnels. Bien que délaissées pendant une cinquantaine d’années, on assiste aujourd’hui à un renouveau lié à la tendance globale de retour au naturel. Cet usage naturel des plantes dans le quotidien des Martiniquais a une origine historique largement méconnue de la population. Les différents habitants de l’île au cours du temps (Amérindiens, Européens, Africains, Indiens, Chinois, etc.) ont largement contribué à la naissance de la pharmacopée créole que nous connaissons aujourd’hui. Cet article tente ainsi, en développant une approche historique, de comprendre les usages actuels des plantes alimentaires et médicinales que l’on dit traditionnels.