par Bruno David,
le 1er mai 2020
Le développement durable a été défini par Mme Gro Brundtland comme « la réponse aux besoins du présent sans compromettre la capacité de satisfaire ceux des générations futures ». Ce terme est apparu en 1987 lors de la rédaction du rapport des Nations-Unies « Notre avenir à tous » sous la direction de Mme Brundtland. Ce rapport présentait déjà une feuille de route pour répondre aux problématiques d’environnement et de développement économique compatibles avec la survie de l’humanité sur notre planète.
Les termes développement durable, biodiversité, connaissances traditionnelles autochtones ont été largement utilisés depuis une dizaine d’années.
De lourdes menaces pèsent sur la biodiversité et sur les connaissances traditionnelles (CT) autochtones. Les CT et les espèces sauvages sont en
forte régression dans le cadre de la mondialisation, de la déforestation, de la dégradation des milieux naturels et de l’abandon progressif des modes de vie ancestraux.
Pourtant l’importance des connaissances traditionnelles (CT) dans le domaine de la santé humaine n’est plus à prouver. Ainsi l’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît l’importance des CT en termes de santé publique (Déclaration de Beijing, OMS 2009). La médecine traditionnelle représente l’unique réponse thérapeutique, le plus souvent efficace, pour plus de 60% de la population mondiale qui n’a pas accès aux médicaments modernes. Par ailleurs, la valeur économique potentielle des CT et des ressources de la biodiversité a été reconnue par la Convention sur la Diversité Biologique qui les a placées sous la souveraineté des états hôtes. Le protocole de Nagoya a confirmé la valeur patrimoniale des CT et de la biodiversité en 2010.
Dans ce cadre, l’ethnopharmacologie œuvre pour l’utilisation raisonnée, la valorisation et la préservation des savoirs traditionnels médicaux autochtones.
La pandémie actuelle de Sars-Cov-2 semble être due, comme les crises sanitaires précédentes (Sida, Ebola, Sras, Mers, Zika, Nipah…), à un non-respect de la biodiversité sauvage qui a conduit à un rapprochement dangereux des espèces. Cette situation liée au Covid-19 devrait pousser notre espèce humaine tentée par l’omniscience, l’omnipotence et l’omniprésence sur la planète, à plus de modestie. Ce simple petit virus de chauve-souris qui menace notre santé, met à l’arrêt nos économies et nos activités sociales, doit nous amener à agir pour un développement véritablement durable. Au sortir de la crise sanitaire actuelle, l’unique option devrait être une approche holistique de développement durable (comme One Health) intégrant les problématiques planétaires interdépendantes de santé environnementale, humaine et animale, dans le respect des objectifs climatiques.
Approche holistique du développement durable
Le respect de la biodiversité, des connaissances traditionnelles et des enjeux climatiques devrait être positionné au cœur d’une politique mondiale de développement durable en vue d’une économie respectueuse de la santé de notre planète.