Hassanata Millogo (1958 – 2020)

J’ai rencontré Hassanata pour la première fois lorsqu’elle est venue suivre notre formation d’ethnopharmacologie à Metz en septembre 2008. J’ai été de suite frappé par sa passion pour le monde végétal et sa détermination quant au développement de l’usage des plantes médicinales en Afrique.

Elle était venue à la suite d’une réunion de travail au Burkina avec Isabelle Lorre, dr en pharmacie et chargée de mission à la SFE cette année-là pour créer des partenariats avec l’Afrique.

Isabelle avait rencontré Hassanata, secrétaire exécutive du réseau Wanpress (Western Africa Network of Natural Products Research Scientists) au Burkina Faso. Elle coordonnait la rédaction des monographies de plantes médicinales africaines. Une convention de partenariat avait été signée avec la SFE.

Je l’ai ensuite revue au 2ème Congrès International de Phytothérapie de Ouagadougou (CIPO) organisé en octobre 2009 par le Pr. Jean-Baptiste Nikiéma qui avait rassemblé 300 africains impliqués dans la recherche sur les plantes médicinales ainsi que de nombreux tradipraticiens. Nous nous sommes à nouveau rencontrés lors de la 3ème édition du CIPO en octobre 2012.

Après ce congrès, nous avons discuté avec Placide Sékoné et Hassanata de la valorisation et du développement d’un arbre aux potentialités exceptionnelles, le Moringa oleifera (Ethnopharmacologia n°50, juillet 2013). Cette initiative avait impliqué à ses débuts notre collège le Pr. Jean-Louis Pousset avec le slogan pour les régions sahéliennes « une case, un moringa ».

Hassanata s’était totalement investie dans ce projet et suscitait l’admiration de tous.

Nous n’oublierons jamais le courage et la détermination d’Hassanata qui toute sa vie a œuvré pour le développement et le bien-être des autres. La SFE lui rend un hommage unanime.

Jacques Fleurentin

 

 

Après ses études primaires, secondaires et universitaires, elle a intégré l’Institut de Recherche sur les Substances Naturelles (IRSN) à Ouagadougou, qui deviendra plus tard l’IRSS. Dr Hassanata Millogo a gravi les échelons pour devenir Chargée de Recherche en 2001, puis Maître de Recherche en juillet 2009 en microbiologie.

Elle est l’auteure de 11 publications internationales et de nombreux rapports.

Elle fut également secrétaire générale du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et aussi, conseillère technique au sein du même ministère.

Pièce maîtresse de la promotion et de la vulgarisation du moringa au Burkina Faso, le Dr Hassanata Millogo-Koné est décédée le 27 juin dernier à Bruxelles en Belgique des suites de maladie. En raison de la crise sanitaire mondiale liée au Coronavirus, la dépouille de la regrettée n’a pu rejoindre Ouagadougou, la capitale burkinabè que le 2 août 2020. Là, des hommages dignes ont été rendus à cette dame qui n’a fait l’économie d’aucun effort pour asseoir les bases d’un développement serein de la « filière Moringa » au Burkina Faso et en Afrique.

A la suite des hommages rendus à Ouagadougou, parents, collègues et autres proches ont accompagné le Dr Hassanata Millogo-Koné dans sa dernière demeure à Lena, localité située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Bobo-Dioulasso où elle a été inhumée le 5 août 2020.

C’était une femme déterminée, engagée, difficile à décourager lorsqu’elle se fixait un objectif à atteindre. Les collaborateurs de la regrettée ne tarissent pas d’éloges lorsqu’il s’agit de parler de madame Hassanata Millogo-Koné.

La disparition du Dr Millogo reste une grande perte pour le Burkina Faso en général et, en particulier pour les acteurs de la « filière Moringa ». Elle montrait un enthousiasme tout particulier pour le développement de cette filière. Elle a conduit plusieurs études scientifiques et contribué à la mise sur pied des Journées promotionnelles du moringa, une vitrine pour la promotion de la plante. Dame Millogo a également contribué à la mise en place du Wannpress, une structure ouest-africaine qui fait de la valorisation du moringa son leitmotiv.

Le Dr Hassanata Millogo-Koné, décédée à l’age de 62 ans, laisse derrière elle un mari, deux enfants, des proches et des acteurs de la filière moringa entre autres inconsolables.

Que la brave dame repose en paix !

Placide Sékoné